Simon | Odyssée #16 ~ Résidence créative à la mer noire
La colo est terminée ~ Résidence Créative en Géorgie ~ Un Triple Disque de Platine au Mic ~ Hastalavista babey ~ La vocation première ~ Le bout du tunnel ~ De braqueur à Philosophe
Dans Odyssée on parle d’art, de technologie & de politique pour contribuer à développer et répandre une philosophie de la créativité et de la joie. Fouillez les archives, répondez à cet email pour réagir et transférez cette édition à vos copains et copines :).
Salut l’équipe 🍋
~ Edition rédigée entre Batumi et Paris, avec la Playlist Odyssée dans les oreilles.
Sur le trajet en avion, je suis devenu pote avec Francesco, politologue argentin aux doigts coupés; avec Mike, peintre et architecte sosie de Bradley Cooper; puis j’ai perdu mes bagages lors du transit. Après 36 heures sans sommeil ni douche, faisons un point sur l’été, cette newsletter et ce qu’on y fait ensemble.
LA COLO EST TERMINÉE
Pour la première fois depuis 3 ans, j’ai passé mon été hors de Paris.
J’en ai profité pour aider ma tante à gagner l’élection départementale dans les Vosges (comme écologiste indépendante, la famille); pour vivre une petite semaine dans une yourte au sein d’un village autonome; et pour traverser un nuage lors d’une rando. Et tout ça est lié — saurez-vous deviner comment ?
Kelly & Greg (les aventuriers de SoMannyRoads) ont pris cette photo lors d’un trek au sein d’un parc naturel en Géorgie, pas loin de la frontière turque. Pendant un mois, nous sommes retrouvés en Résidence à une dizaine de créateurs & créatrices dans les montagnes de Géorgie. C’était génial.
Résidence Créative en Géorgie
Créer et travailler en télétravail depuis où vous voulez quand voulez si vous voulez comme vous voulez c’est top, surtout si vous le voulez.
Si l’hermitage est vital pour la créativité, cette solitude ne doit pas devenir une fatalité. Je parle autant de la solitude réelle que de l’affreuse solitude ressentie : lorsque personne ne comprend ni partage vos aspirations et votre mode de vie.
Si vous créez, vous risquez de finir par vous sentir seul.e — Encore plus si vous vagabondez d’un pays à l’autre. En dépit des rencontres éphémères (comme avec Francesco et Mike), voyager sur le long terme isole. Et un humain esseulé dépérit.
Lorsque j’étais à Madrid au Printemps, cette solitude était saillante. Même si j’ai rarement autant écrit que durant ce mois d’isolement, ce n’est pas viable sur le long terme. Alors vous vous doutez bien quand le copain Ulysse Lubin (YT ~ 100 défis à travers le monde) m’a proposé de monter un co-living en Août, j’ai triple-sauté sur l’occasion pour me joindre (et suggérer la Géorgie comme destination, parce c’est magnifique et qu’on y mange du fromage à tous les repas).
A chaud et à peine de retour de cette Résidence, je sais que je renouvellerai l’expérience (avec certain.es d’entre vous ? écrivez-moi si ça vous intéresse) :
Une Résidence est une expérience collective… et s’associer sur un projet commun est si enthousiasmant ! On a produit le nouveau podcast “Curiosité Vagabondes ~ Saison 1 : Les Nomades à Batumi”. Un sujet au hasard, 8 nomades dans une cave et un format table ronde unique dans le paysage francophone. Sortie sous peu.
Passer autant de temps avec d’autres créatifs.ves normalise la création, les ambitions et le mode de vie différent. C’est bon d’entériner de nouvelles amitiés avec d’autres individus vivants et curieux qui cultivent leur singularité — et ça change la vie (votre entourage compte plus que votre talent).
Réunir des profils diverses stimule l’entraide. Nous nous sommes donnés des ateliers et avons bossé ensemble sur les problématiques spécifiques de chacun.e — si bien que nous ressortons tous avec une ligne édito, une stratégie marketing & les actions concrètes à mener pour atteindre nos objectifs.
Un mois dans les montagnes calme l’esprit et ressort le meilleur de soi-même. Ça stimule la créativité et la prise de hauteur. Le temps ralentit et le contexte est propice pour creuser un sujet en particulier — comme je l’ai fait sur la philosophie de la technique, de l’esthétique et de la ville.
C’est une ode à l’ennui et à la deconnexion de l’hyperactivité urbaine. L’ennui porte la vertu de l’imagination. Un ballon, un but et rien à faire nous ont suffit à rejouer l’Euro (Shah, quelle frustration pour un fan de Benzema comme moi).
La capacité à avoir des idées originales dépend plus d’une stimulation interne que de l’effeverscence permanente. Couper pour créer, connecter pour partager et s’inspirer. C’est d’ailleurs un sujet qu’on a particulièrement creusé dans l’épisode 5 de Radio Odyssée.
Dans la même veine, c’est aussi ce que nous dit Majeur-Mineur, triple disque de Platine :
“Passer ton temps à créer te permet d’apprendre à apprivoiser la solitude. Et même plus que l’apprivoiser, ça devient un kiffe que tu cherches . Tu remarques que pour progresser sur les axes que tu t’es toi-même fixés comme étant des objectifs, t’as besoin d’être seul. Ça te permet de te poser les vraies questions, de te pousser dans tes retranchements, d’explorer telle ou telle chose. Quand tu travailles comme un malade, l’inspiration vient toute seule.”
Cet entretien est plein de sagesse et d’inspiration. Vous y découvrirez comment passer de novice à professionnel dans votre art, les raccourcis & difficultés auxquelles se préparer et vous ressortirez ultra déter pour avancer dans vos projets.
Peut-être le meilleur contenu que vous puissiez écouter en cette rentrée :) — que je m’en vais de ce pas réécouter !
** Me régaler sur Spotify, Google, Apple Podcast et partout même sur Mars **
Hastalavista babey, je quitte mon CDI…
C’est officiel, je suis indépendant !
C’était cocasse de finaliser mon inscription à Pole Emploi dans un WeWork, mais vous connaissez mon impertinence. Si le chômage me servira de filet de sécurité en cas de disette, mes premiers clients me font confiance.
Confiance pour quoi ? Pour faire pleuvoir les dinero sur leur compte en banque ! Après 2 ans comme freelance copywriter confidentiel, puis 20 mois au Real Madrid du marketing direct1, j’œuvre avec les créateurs & créatrices (artistes, formateurs & e-commerçants) :
Je lance officiellement mon activité de copywriter indépendant ~ j’aide les créateurs.trices à réussir leurs lancements de produits pour qu’ils encaissent le CA qu’ils méritent — afin qu’ils s’adonnent enfin au projet de leurs rêves, celui qui les obsède. M’voyez ?
Je débarque sur linkedin pour micro-bloguer sur le copywriting, l’économie des créateurs & la vie créative. En gros, je déboule pour foutre le feu sur ce réseau aussi chaud que le cœur de Macron; et pour démystifier tous ces vieux gars qui parlent de Marketing Direct (suivez tout le projet ici).
Et le dernier bébé qui déboule et chamboule : La CashLetter ~ Pour que les créateurs & créatrices gagnent autant qu’ils le méritent. Une newsletter qui se focalise sur monétiser, réussir ses lancements et faire pleuvoir les dinero. Ca sera comme sur linkedin, mais en mieux et plus intime.
Pour ma mère qui lit cette édition — et pour toutes les mères du monde qui s’inquiètent de notre indépendance :
Le pire qui puisse m’arriver serait d’échouer comme indépendant et de reprendre un CDI. Le véritable risque consiste à ne pas risquer. Ne pas risquer revient à ne pas vivre — le risque donne à la vie son goût de champagne. Aussi, le cadre du travail actuel n’a pas de raison d’être (comme la vie, et c’est génial2).
C’est donc à moi d’en inventer un — responsabilité fascinante et exigeante qui m’amène à ne pas définir mon travail comme une activité commerciale, mais comme une activité **néguentropique**. Pour contribuer au Commun et faire avancer mes projets, il me faut une sécurité financière que je ne peux construire qu’en délaissant le salariat.
**Vous saurez bien vite ce qu’est la néguentropie, j’en parle tout le temps à toute le monde.
En une phrase : la néguentropie consiste en une activité qui lutte contre l’accélération humaine de la destruction [l’entropie] (physique, biologique, informationnelle, psychique et sociale).
Rendez-vous dans les prochaines éditions d’Odyssée**
… Et Odyssée invente sa vocation première
TL; DR : Odyssée devient le journal de bord hebdomadaire des mes pérégrinations créatives, entrepreneuriales et activistes. Vous y découvrirez des idées que vous ne voyez nulle part ailleurs (malheuresement), suivrez mon aventure (on va s’amuser) et pourrez y participer (bientôt en Résidence ensemble ?).
En mars 2020, j’écrivais :
Si vous créez et construisez votre carrière loin des chemins battus, merci et félicitations. Félicitations pour votre courage, votre détermination et votre enthousiasme. Et merci. Le monde a besoin de créateurs indépendants pour se réinventer.
Merci aussi d’être ici et de lire ces lignes. Les débuts d’un projet sont déterminants, et Odyssée est le plus ambitieux de ma vie : aider mes lecteurs à gagner leur indépendance, développer leurs compétences créatives, en tirer leurs revenus et vivre leur meilleure vie.
Depuis, j’ai creusé les deux aspects :
Vivre de sa création ~ Ca m’amène à créer la CashLetter pour vous aider matériellement à faire pleuvoir assez de dinero pour récolter les fruits de la beauté que vous semez en tant que créateur & créatrice.
“Ma” philosophie de la création, et comment l’aborder à l’échelle locale, nationale et internationale pour contribuer à dépasser les crises économiques, sociales, climatiques, biologiques et psychiques.
Car oui, créer dans son coin c’est sympa, mais la politique c’est joli — et tout est politique, de la manière dont vous vous sapez au vocabulaire que vous employez. Si vous pensez “nan mais moi la politique c’est pas mon truc, je fais ma vie dans mon coin” : déso pas déso, c’est faux et ce n’est pas une question d’opinion. C’est juste faux.
Vous vivez à la seule époque où les gens peuvent se regarder dans le miroir en sortant une dinguerie pareille (ce qui n’est certainement pas de votre faute, et ce pour quoi personne ne peut vous en vouloir — aucune animosité ici, juste de l’honnêteté radicale et un peu d’impertinence).
Votre job est politique. Votre art est politique. Tout est politique, et tant mieux ! Politique signifie “organisation collective de la cité”, certainement pas “Election, Macron, Manifestation”. La politique est la plus vitale des créativités, avec la philosophie — (en vrai, philo et politique sont la même chose ; et le “Devperso” n’est qu’une vulgarisation de la philo, mais un seul sujet à la fois).
Face au malaise collectif ambiant et au sentiment d’impuissance qui l’accompagne, vous êtes puissant. Je suis puissant. Nous sommes puissants. La colère et la frustration que j’accumule depuis mes années lycéennes se canalisent enfin dans un projet créatif.
D’ailleurs votre créativité est l’expression de votre singularité que vous cultivez, et à laquelle vous tenez comme à la prunelle de vos yeux — sachez que c’est en soi un acte de résistance de refuser l’actuelle sandardisation3 à marche forcée.
Après être resté figé face aux dangers et à l’ampleur de la tâche (ma période 2013-2016 où je n’ai fait que la fête), avoir été déçu par l’Economie Sociale et Solidaire4 (ESS) (2017-2018), puis avoir fui entre voyages et monde corporate/école de commerce (2018-2021), je me résous avec enthousiasme à contribuer.
Maintenant, il restait à trouver où, comment, pour quoi, avec qui… Car les modèles alternatifs antifragiles5 ne courent pas les rues. J’avais travaillé au sein de l’écosystème de l’ESS en 2017-2018 avant d’en sortir, convaincu que ça n’est qu’un pansement sur une plaie béante.
A force de creuser le sujet, je suis tombé sur les travaux de Bernard Stiegler et sa Société Contributive6. Cette voie bien plus robuste et rigoureuse — intellectuellement et en pratique — est bien plus exigeante à appréhender que l’ESS. On ne change pas de paradigme sans sortir du cadre conceptuel et pratique !
Odyssée prend donc son sens originel : narrer avec ma voie et ma plume les dessous de mon aventure créative (podcast, essais…), entrepreneuriale (Copywriting & autres surprises) et activiste (recherches)…
Un doctorat au bout du tunnel ?
Je n’en sais rien. Peut-être, peut-être pas. En tout cas, je m’implique dans des groupes de travail avec des chercheurs du CNRS, des directeurs de masters & des artistes au sein de “l’Association des Amis de la Génération Thunberg — Ars Industrialis”.
Laissez-moi vous raconter l’histoire :
Mon ambition avec Odyssée (et ma vie) s’inscrit dans l’immense projet de contribuer à dépasser le nihilisme7 ambiant — qui se traduit par une triple misère sociale, psychique et collective. Les gens vont mal et perdent espoir dans notre capacité à surmonter la fin de notre ère.
C’était mon cas.
Puis j’ai découvert Bernard Stiegler. Puis j’ai creusé Bernard Stiegler. Puis j’ai poncé Bernard Stiegler. Puis j’ai rejoint Bernard Stiegler — en tout cas son groupe de travail, lui étant décédé en Aout 2020. Et oui, vous avez raison : qui est Bernard Stiegler ?
De braqueur à philosophe, Bernard Stiegler 101
Je n’avais jamais souffert de la mort d’un inconnu.
Le 5 Aout 2020, Bernard Stiegler s’est éteint. Il était l’un des philosophes majeurs du XXIème siècle. Penseur irrévérencieux de la technique qui trouvait dans l’amitié la raison pour laquelle la vie mérite d’être vécue, ses travaux me marquent au fer rouge.
Bernard Stiegler a braqué trois banques, obtenu son master de philosophie après 5 ans de prison avant de fonder :
L’école de philosophie Pharmakon.fr,
L’association Ars Industrialis* (Association pour une politique industrielle des technologies de l’esprit)
L’IRI (Institut de la Recherche et de l’Innovation).
** Récemment nommée “Association des Amis de la Génération Thunberg” (AAGT) afin de souligner l’importance du dialogue générationnel entre scientifiques et nous, “les jeunes” sur qui l’avenir repose. **
Il a aussi publié plus de trente ouvrages, dirigé l’INA et réunit une cinquantaine de chercheurs, artistes, activistes et scientifiques autour du projet Internation. Cette équipe a répondu à Antonio Gutierrez, secrétaire général de l’ONU, qui a appelé deux fois les Etats à agir maintenant pour lutter contre les crises qui nous gangrènent.
Dans Internation, Stiegler & consort développent et testent un modèle économique et technique qui lutte contre la destruction systématique et systémique de la biosphère, de la société et des individus — plutôt que de l’accélérer. L’AAGT constitue le groupe de travail qui survit à l’internation et au décès de Bernard Stiegler.
Mon engagement au sein de l’AAGT constitue mon affirmation personnelle; et cette newsletter en est le journal de bord : entre créativité, entrepreneuriat et activisme, bienvenue à bord de l’Odyssée.
Le format sera différent de celui-ci. Vous y aurez les dessous de mes essais, mes méthodes d’écriture et les anecdotes de la semaine. Vous découvrirez aussi des sources et idées originales, une curation d’événements & autres surprises.
A dimanche prochain,
Bisous
PS : si vous aviez loupé l’édition 14, les autres lectrices et lecteurs l’avaient bien aimé. Pourquoi pas vous ? Lisez-là ici.
PPS : vous pouvez montrer que vous avez passé un bon moment et cliquer 💖
Agora Financial, entreprise de marketing direct où je bossais, est la plus respectée du milieu.
[Wikipedia] “L'économie sociale ou économie sociale et solidaire (ESS) désigne la branche de l'économie regroupant les entreprises et les organisations qui cherchent à concilier activité économique et équité sociale.”
Situation contemporaine qui résulte de la découverte que la vie n’a pas de raison d’être et de la “mort de Dieu” — donc de la disparition de la valeur étalon qui déterminait ce qui est beau, juste et vrai. Le nihilisme est cet entre-deux où vous savez que la vie n’a pas de sens et où vous n’arrivez pas à inventer votre raison d’être (inventer, pas trouver!). Plus ici.