Odyssée#3 : mettre son âme en jeu pour devenir Antifragile
Le chirurgien Boucher - Ethique de L’antifragilité - La confiance comme monnaie - Les artisans mettent leur âme en jeu - Mieux vaut l’argent que la reconnaissance - L’amour du beau geste - Stress Vie
Holà, je suis Simon Dautheville. Odyssée est la newsletter où je partage publiquement mes essais et ce que j’apprends. J’apprécie que vous me lisiez, mais si vous souhaitez partir, vous pouvez vous désabonner en bas de cet email. Il s’agit de l’épisode 2 sur l’antifragilité, retrouvez le premier ici.
Salut les amis 👋
Imaginez que vous deviez vous faire opérer du cœur.
Ces deux chirurgiens ont le même rang dans le même hôpital. Lequel choisissez-vous ?
Le premier a l’aspect raffiné, une silhouette fine, des mains délicates, un discours mesuré et des gestes élégants. Ses cheveux sont bien peignés et son diplôme de Paris Descartes exposé dans son bureau m’inspire confiance. Il correspond à ce que j’attends d’un chirurgien.
Le second ressemble à un boucher. Il est en surpoids, avec de grandes mains, un langage grossier et une apparence négligée. Il parle sans détour avec un fort accent du Nôrr. Il a même une dent en or qui se voit lorsqu’il ouvre la bouche. L’absence de diplôme sur le mur indique qu’il n’est pas fier de ses études.
Dans un film, on lui donnerait le rôle de garde du corps ou de cuisinier dans une cafétéria alsacienne.
Lequel choisissez-vous ?
…
Si j’étais vous, je choisirais le boucher — si j’arrivais à mettre de côté mon biais vers ce qui correspond à mes préjugés.
Voilà pourquoi : s’il est arrivé au même niveau que celui qui possède le starter pack du chirurgien, il est forcément meilleur que lui. Il lui a fallu prouver chaque jour de sa carrière qu’il méritait sa place.
Au contraire, l’autre n’a eu qu’à confirmer le bien que ses professeurs, supérieurs et patients pensaient déjà de lui. Le boucher a dû prouver chaque jour de sa carrière qu’il était bon; l’autre non. Pour un chirurgien, l’apparence compte moins que les compétences : s’il se loupe sur la table, sa carrière est foutue.
C’est pourquoi le boucher est meilleur : tout ce qu’il a acquis l’a été à force de persévérance. Nous reconnaissons et aimons naturellement ces personnes qui prennent des risques et les assument. Ce sont souvent des anti-héros à la Batman, Sevrus Rogue ou Bernie Sanders.
Wojtek incarne cela. Le champion incontesté des Rap Conteders — deux micros, un clash et trois rounds où ça tire à balles réelles — n’a pas la gueule de l’emploi.
Il n’a pas de crew mais surpasse tous ses adversaires grâce à ses textes, sa technique et son jeu de scène. Il a cassé le game et n’a jamais perdu après son premier combat.
Son premier battle fut difficile. Le public ne le comprennait pas. Son physique, son style à part et sa volonté de venir sans crew dénotaient trop. Il a du prouver encore et encore pour que ses tares deviennent des atouts. Si le voir réduire en miettes son adversaire vous chauffe, c’estici en version soft etlà en 🔞 (5:47 pour les impatients).
Rien ne vaut de regarder comment les autres agissent pour s’en inspirer. Les seuls conseils de valeur sont ceux que votre interlocteur s’appliquent à lui-même. En investissement, je regarde le protfolio de l’expert plutôt que de l’écouter. Ne demandez pas à votre médecin ce que vous devriez faire, mais plutôt ce qu’il ferait à votre place.
Le point central de mettre sa peau en jeu consiste à assumer les risques que l’on prend. Le chrirugien-boucher assume son risque d’homicide involontaire, Wojtek de se faire humilier en public et l’expert financier de perdre si ses recommandations foirent.
1. Ethique de L’antifragilité
Est éthique qui assume la responsabilité de ses risques. Si je prends des risques, ce sont les miens. Je serai donc récompensé si les événements tournent bien. Dans le cas contraire, il est impérieux que j’en paye le prix. Sinon, je risque d’être antifragile au dépend de la fragilité de l’ensemble…
… A l’instar d’entreprises comme Airbus qui rachètent leurs actions quand elles sont bon marché, avant de se faire renflouer. Le gouvernement opère alors un transfert de risque : les impôts financent la faillite, alors que les citoyens ne gagnent rien quand AirFrance dégage des dividendes. Privatisations des gains, mutualisations des risques.
Tenter de supprimer le risque ne fait que le cacher et le renforcer. Qu’il s’agisse d’un feu de fôret ou de son emploi, s’exposer à des petits chocs (un incendie local ou une discussion franche) diminue les chance de subir unCygne Noir négatif. C’est pourquoi mettre sa peau en jeu est vital pour être antifragile et éthique : il faut perdre quand on se trompe, et assumer ses pertes.
Si je rédige un essai politique violent et polémique qui se révèle mal sourcé, je mérite d’être boycotté… Car s’il est bien sourcé, convaincant et mémorable, j’en tirerai les avantages. Je suis responsable de mes propres risques, personne ne portera le chapeau.
Cette règle éthique m’assure de rester assez intègre et courageux pour assumer mon unicité. Les personnes qui n’assument pas les conséquences de leurs actes sont antifragiles aux dépends des autres. Je les fuis en affaires et les combats politiquement.
2. La confiance comme monnaie
A l’époque de Cicéron, les romains se demandaient quelles informations devaient se transmettre lors d’une transation commerciale. L’empire s’est construit sur un système commercial collaboratif à somme positive. La première règle était : ne transmet pas de risques cachés dans la transaction.
Si une personne dissimule ses risques, elle porte atteinte à tout le système. Une transaction n’est jamais isolée car elle s’inscrit dans une série de transactions. Un risque peut donc se transmettre et fragiliser le système, à l’instar du système bancaire où une erreur en entraîne une autre. La confiance est le ciment du commerce.
Lorsque vous créez et regroupez une audience, la confiance est votre monnaie. Vous m’avez donné votre adresse mail car vous me faites confiance pour vous partager du contenu de qualité.
En URSS, les délations étaient tellement fréquentes que seule l’honnêteté radicale vous sauvait. Il fallait s’assurer de la fiabilité des gens au risque d’aller au Goulag. La survie dépendait du niveau de confiance au sein d’un groupe. Dans ce système, la monnaie était la confiance, car les membres ne pouvaient ni cacher leurs risques, ni échapper à leurs responsabilités.
Entourez vous de Russes et échappez aux délateurs. Il peut s’agir d’un client qui ne paye pas ou mal, d’une proposition d’affiliation pour un produit médiocre ou d’un fournisseur inconstant sur la qualité du matériel. Pire, il peut s’agir de l’invitation d’une galerie ou d’une marque de sponsoring. S’il ne peut y avoir de relation de long terme, je n’y vais pas. S’il n’y a que moi qui ait quelque chose à perdre, je n’y vais pas.
Pourquoi ? Car dans ce jeu collaboratif, il n’est pas possible de prospérer si l’on transfère trop de risques. Il n’y a rien à tirer d’une telle relation. A l’inverse, les artisans s’assurent que leurs client n’aient jamais de doutes sur la qualité.
Ils peuvent ne pas aimé l’esthétique, mais ils se fient à son expertise… Car elle se fonde sur des années de pratique et de retours clients. L’artisan ne vend pas un produit defectueux : il possède ses risques. Ce sont les personnes avec qui l’on fait des affaires.
3. Les artisans mettent leur âme en jeu
Je m’efforce de travailler comme un artisan et ne pas singer mes lecteurs. Je répète tous les jours les mêmes gestes et construis les mêmes choses, de mieux en mieux, pour le plaisir de la poursuite en soi — de voir l’audience grandir. Je m’attache à vous rédiger Odyssée comme si vous alliez me lire pendant des années.
Prendre des risques est au fondement même de l’entrepreneuriat. C’est pour cela aussi que l’entrepreneuriat est souvent une conséquence d’une manière de vivre. Il est compliqué de cacher ses risques car la seule réponse est celle du marché : est-ce que mon offre vend ? La réponse est binaire et l’échec souvent au rendez-vous.
En revanche, une catégorie de Bullshit entrepreneurs a émergé depuis que des fonds d’investissement irriguent le marché. Ce sont tous ces entrepreneurs qui lancent une entreprise avec l’idée de se faire racheter plus tard. Ils lèvent des fonds pour survivre, vendent sans être rentable et deviennent riche…
… Alors que leurs entreprise serait morte s’ils avaient du continuer à la gérer. Ce type d’entrepreneur transfère trop de risques aux autre entrepreneurs qui se lancent. On les reconnait à leur diplôme, leur volonté de jouer à la dinette de l’entrepreneuriat et leur capacité à lever des fonds auprès de leur réseau pour maintenir leur entreprise sous assitance respiratoire. Bonjour Crème de la crème et ses stagiaires.
4. Mieux vaut l’argent que la reconnaissance
Les prophètes ne mènent pas la belle vie. Quand ils annoncent quelque chose, on ne les prend pas au sérieux; quand les événements se passent, on les ignore; et quand tout s’est passé comme annoncé, les idées du prophètes sont si mainstream qu’on ne le considère pas. Avoir raison n’a pas d’effet de levier. L’argent en possède.
L’argent est objectivable. Côté business, c’est la mesure concrète : générer des revenus fait partie du job. Les entrepreneurs qui réussissent le mieux ne s’affichent pas dans le métro. L’objectif est de vendre, pas de se faire connaître.
La reconnaissance est subjective. Elle peut nourrir la confiance en soi et fait partie du plaisir… Mais signifie dépendre de sa réputation. Le moment où vous créez pour plaire, vous devenez fragile et dépendant. Les vanity metrics ne remplissent ni le frigo ni les cœurs.
L’argent sanctionne une transaction. Votre œuvre & vos services s’échangent contre une valeur qui vous sert pour financer votre vie. Pour moi, l’objectif est d’arriver à la fuck you monney pour pouvoir se concentrer sur mes priorités. L’indépendance financière est concrète : elle dépend des revenus qui entrent.
L’argent n’est qu’un véhicule de la fortune. Imaginez : vous possédez une machine qui vous fabrique tout ce que vous voulez sans avoir à dépenser de l’argent. Vous voulez un meuble ? Pas besoin de l’acheter, vous l’avez sur-mesure livré chez vous. Un billet d’avion ? Vous n’avez plus qu’à vous enregistrer. Livraison d’un repas ? Il vous attend sur la table. Cette machine représente la fortune.
Gagner de l’argent et dépenser de l’argent sont deux concepts. Si vous préférez obtenir cette table sur-mesure en l’achetant, vous aimez dépenser. Si vous souhaitez jouir de l’usufruit sans dépenser, vous aimez gagner de l’argent. Vous préférez payer pour avoir le cocktail, ou ne pas avoir d’argent mais que ce pianococktail vous l’offre ?
La reconnaissance est un résultat qui flatte l’ego et ne peut pas être une motivation suffisante au long terme. La motivation doit être intrinsèque. Ce qui ne implique que tout soit simple et fait dans la joie. Ce qui compte, c’est que le processus vous plaise tellement que vous ne puissiez pas vous en passer.
Personne n’est plus engagé et productif qu’un obstiné. La motivation de créer vient de l’intérieur, les résultats et la fame sont secondaires. Le processus et la qualité priment sur le reste. Le reste vient après et garde motivé. J’aimais jouer aux échecs, puis gagner des tournois m’a fait adorer et j’ai accidentellement fini passioné.
L’argent permet de rester concentré sur un objectif clair et concret aux effets secondaires positifs (jusqu’au stade où l’oseille amène plus de problèmes que de solutions). Poursuivre la reconnaissance génère plutôt des effets négatifs, à l’instar de Michael Vendetta. L’argent vous renforce et vous rend plus antifragile, la reconnaissance vous fragilise.
Derrrière la triade de l’antifragilité Fragile-Rubuste-Antifragile se cache le degré de skin in the game.
5. L’amour du beau geste
Il y a deux manière d’apprendre à un enfant : par la récompense et par le jeu lui-même. Si on m’avait appris à jouer aux échecs en me récompensant quand je termains une partie, je n’aurais pas autant vagabondé dans la France des bourgades pour jouer mes opens. J’ai appris à aimer le jeu, le processus; pas le résultat, à savoir obtenir un bonbon.
La motivation intrinsèque touche aux valeurs pour les disciples d’Aristote. L’idée pratique à extirper est que seule une volonté de faire pour faire, pour l’amour du geste en soi exprime la vertu. Cette vertu correspond aux traits que nous souhaiterions tous avoir, comme le courage, l’honeur, la tempérance et la patience.
Ne pas mettre sa peu en jeu est la première cause de fragilité, la mettre en jeu renforce et mettre son âme en jeu apporte l’antifragilité. Pourquoi sommes-nous si attaché à aux cadeaux fait main ? Car la personne qui nous l’a confectionnée a mise son coeur à l’ouvrage. Pourquoi achetons-nous des chaussures auprès d’une petite marque ?
Créer permet de façonner le monde qui nous entoure pour interragir avec. Ce pouvoir donne du sens à l’ouvrage et motive pour persévérer jusqu’à exceller. Le créateur et l’artisan ont une philosophie similaire : créer le meilleur dont ils sont capables pour le pur plaisir de la beauté, discuter avec des clients heureux et accueillir les nouveaux chaleureusement. Ce stade d’engagement requiert presque de mettre son âme en jeu.
Ma façon de m’y prendre consiste à assumer totalement mes opinions, donner seulement des conseils que je m’applique à moi-même, rédiger des essais que je voudrais lire, ne pas écrire ce qui m’ennuie ni recommander des produits que je n’ai pas testé & approuvé.
Ecrire un meilleur essai que la dernière fois est la motivation en soi. Progresser me proccure le plaisir fondamental que je poursuis avec Odyssée. Jamais ne peux pas avoir ce degré d’engagement si les résultats sont la première motivation.
Jouer aux échecs m’a appris cela : pour progresser et tenir 5,6 ou 7 heures lors de parties acharnées, il faut profondément aimé ce que l’on fait. Autrement dit, embrasser les souffrances et douleurs qui jonchent le processus avant de récolter les résultats et de rester engagé dans son effort. Aimer ce que l’on fait est donc un résultat, non pas un point de départ. La passion vient une fois que l’on est bon.
6. Stress Vie
En théorie, il n’y a aucune différence entre théorie et pratique. Dans la pratique, il y en a une.
- Yogi Berra
Nous prenons des risques. Nous confrontons nos idées et créations au monde réel. Ses retours nous aident à progresser; aucun environnement artificiel ne nous protège de la médiocrité. Si ce que l’on crée n’est pas bon, nous sommes sanctionnés : la galerie n’accepte pas notre expo, personne n’utilise notre app et aucun lecteur ne termine ma newsletter.
Ces pressions et préjudices sont bénéfiques. Elles permettent aux Hommes de progresser. Par exemple, le code génétique dépend de son exposition aux risques. Seuls les gènes qui ont le mieux résister se sont transmis. Ceux qui ont le mieux résisté l’ont fait dans un environnement naturel, où ils étaient en prise au danger. Pas dans une salle de sport.
Par exemple, une deadline a ses bénéfices. C’est dingue comme nous devenons efficaces quand il n’y a plus que 3h pour finir, non ? Cette pression nous stimule. Cette qualité inhérente à la vie de créateur lui assure de progresser, et surtout, de ne jamais se complaire. Nous apprenons mieux quand notre peau en dépend.
The Wire, S1 E8
- “Ok, imagine que tu es à la planque, sur le terrain. Un mec vient et te deux prends deux doses […] Combien de pilules il te reste ?
- “15.”
- “Mais bordel comment ça se fait que tu arrives à compter ça et que tu ne sois pas capable de résoudre ton problème de maths ?”
- “Parce que si je me trompe, ils me butent”.
Le stress intense et court nous est bénéfique. Recherchez ce stress autant que vous le pouvez, puis reposez-vous. Prenez des risques, vous apprendrez plus vite et pour toujours. La réussite ne peut venir que de la prise de risque. Le statut social dépend d’un transfert de risque, à l’instar des empereurs romains.
Êmpereur était risqué. Ils assumaient les conséquences de leurs actes. Ici, Valerian sert de marche pied après que les Perses l’aient capturé. Il assume. Cette prise de risque sert de signal : j’ai du pouvoir et de la reconnaissance parce que j’endosse les risques ! Je vais sur le front lorsque j’emmène l’empire en guerre.
La logique fonctionne pour vous : prendre des risques signale votre engagement et votre authenticité. Les gens sentent les asymétries : beaucoup sont ok pour encadrer les revenus des gestionnaires d’actifs ou des hauts fonctionnaires… Mais personne n’envisage de limiter le salaire d’un entrepreneur.
Nous pratiquons, et seulement ensuite comprenons la théorie. J’écris, puis je comprends les subtilités. Je peins, et ensuite je comprends les perspectives. Je soigne, et ensuite je comprends comment j’ai fait. La technologie, la technique, précède à la science. Sinon, ce n’est que théorie fumeuse — style économiste.
A mon échelle, je m’applique à pratiquer. A tester toutes mes hypothèses. A ne pas prendre une belle théorie pour acquise. Souvent, nous tombons amoureux de nos idées et essayons d’expliquer le monde avec — même si la réalité ne colle pas.
Je m’expose donc au jugement et à la critique. Les compétences pratiques priment sur les connaissances théoriques et le stress vaut le coup. Les cicatrices signalent l’expérience.
🖋️Conseil d’écriture :
Vu que je passe des heures à écrire et m’entrainer, autant que je vous partage quelques idées. Je crois qu’écrire est fondamental car peu importe votre projet, vous écrirez. Que ce soit pour présenter votre oeuvre, contacter un tiers, partager votre travail ou vendre vos services & produits, votre texte fait la différence.
Cette semaine, je vous présente l’écueil majeur des mauvais articles de non-fiction : le style intelligent mais ennuyeux.
La non-fiction raconte aussi une histoire. Si vous butez sur un essai, c’est probablement que l’auteur complexifie et enjolive. Peu importe le sujet, voici une règle d’or : ne jamais chercher à sonner intelligent.Le plus intelligent des auteurs est celui que ses lecteurs comprennent même si le sujet est technique.
Je crois que les mots difficiles sont superflus et sonnent faussement cultivé. Pourquoi dire “épectase” quand je peux dire “Il voulut vivre en César mais il mourrut pompé” ?Pareil pour la taille des phrases : je trouve illégales les phrases de 4 lignes — Proust aurait fini dans les prisons d’Internet et n’aurait sans doute pas eu de carrière.
Je favorise aussi les tournures actives et les verbes d’action. Je traque les “très”, “beaucoup”, “vraiment”… Supprimer les adverbes, adjectifs et mots en “ent” de trois syllabes est souvent une bonne idée. Je crois que la fluidité et la simplicité transmettent n’importe quel message. Le règne des autotidactes et des vulgarisateurs.
Pour la structure, la remarque de Nicolas Colin me semble pertinente. Rédiger des paragraphes de 4 lignes rend le contenu digeste, permet de transmettre une idée et d’annoncer la suivante… Et de finir sa phrase juste à temps pour respecter l’esthétisme.
Le rythme, le vocabulaire et la ponctuation servent de support. Pour moi, le minimalisme prévaut : chaque mot compte, donc j’essaye de supprimer tout ce qui n’apporte rien à la compréhension.
Mon travail d’écriture consiste surtout à couper et réécrire. En moyenne, je coupe 30 à 40% de ce que j’écris. J’essaye d’être clair, simple et percutant en un minimum de mots. Les articles compliqués pour rien m’ennuient.
Par exemple, mon coloc a insisté pour que je lise l’article du Monde Diplomatique Qui va payer la dette publique ? de l’académique Laurent Cordonnier. Au bout d’une page j’étais en rogne ! Pourquoi rend-il tout si complexe… ?! Pourquoi les universitaires sont-ils si ennuyeux ? Pourquoi ont-ils tous la même tête ?
Voici un passage de l’article qui illustre ce que je ne veux pas lire et encore moins écrire…
#Compliqué
Demain, sans doute, des reprises de dettes, des recapitalisations, des nationalisations seront nécessaires pour sauver les entreprises en difficulté (alors que l’appareil de production sera toujours plus ou moins en ordre de marche) à cause de la montée prévisible de leur endettement. Ce dernier, qui avait déjà atteint des niveaux inquiétants avant la crise du coronavirus, pourrait s’envoler, laissant présager des faillites retentissantes.
… Et comment je l’aurai rédigé :
#Simple
Alors que la production tourne toujours au ralenti, des faillites retentissantes menacent les entreprises fragiles. L’inquiétante montée de leur endettement pourrait bien entrainer des reprises de dettes, recapitalisations et nationalisations… ou leur disparition.
Par ailleurs, l’article est intéressant. En somme : on ne pourra jamais payer les dettes, autant trouver un moyen de les supprimer. Si vous n’avez pas d’abonnement au journal et souhaitez le lire, ce groupe FB de partage d’articles est fait pour vous.
🎶 Douceurs :
Kanye West — Closed On Sunday : cette chanson me donne toujours des frissons. Peut-être que dans 10 ans on en parlera comme l’avènement d’un nouveau genre : le rap biblique.
Wax X Hatik. UNE PURE DINGUERIE. Hatik, le rappeur éponyme de la série Validé — que je recommande de dingue — sort une perf époustouflante. “La vidéo la plus intense de ma chaîne” dixit Wax.
Sibérie — PNL. Une chanson moins connue et magnifique
Rebirth — Coeus. L’un de mes top morceau techno du confinement.
Retrouver ces sons et 100+ autres dans cette playlist spotify éclectique.
💎 Pépites pour briller en société :
Keep your identity small — Paul Graham : “plus vous vous labellisez, plus vous êtes bête”. Une idée puissante et un article spécial auquel je me réfère souvent, histoire de ne pas oublier. Temps de lecture :3 min
Gastambide sur les clips de rap : inclut l’histoire derrière le premier clip de rap français prévu pour Internet. Par le réalisateur de Validé. Vidéo 7 min
Wojtek raconte 10 ans dans les Rap Contenders : son ascension, ses aspirations et son processus créatif. Si vous ne connaissez pas, on parle d’un champion. Vidéo13 min
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Specific & General Knowledges — Naval: TL; DR équippez-vous de connaissances spécifiques, d’effet de levier, assumez vos responsabilités et affinez votre jugement. 6 min
I quit my job to work on Fathom Analytics full time — Jack Ellis: L’acolyte de Paul Jarvis passe à plein temps sur leur side-project. Une belle histoire pour s’inspirer. 7 min
⚒️ Outils :
Roam research est entré dans mes favoris car je prends des notes très facilement. Voilà pourquoi en 11 minutes. Je suis aussi bluffé par ce site fait sur Roam.
Bubble, pour créer un site internet au design propre sans coder. Votre premier chef d’oeuvre en 1 h : recréez le site internet d’Air bnb.
Si vous souhaitez écrire, The Cowritersis your place to be. Je vous conseille aussi de suivre le travail de son concepteur, Basile Samel. Découvrez le dans Tribu Indé. Podcast1H.
❤️Actualité des lecteurs :
Hamza m’a donné la parole dans une conférence à l’emlyon et c’était un plaisir 🙏🏻. Avec Sam & Mehdi, on y raconte nos expériences dans la silicon Valley : stage, école 42, les Indie Makers… Fin des présentations à 8:13
Benjamin a lancé une agence de recrutement pour étudiants et startups. Sa cible ?Top profils étudiants avec un vrai mindset entrepreneurial pour des startups sélectives. Contactez-le directement ici de ma part : Benjamin@getlegraal.fr.
Jasmine a sorti un excellent épisode de Vocation avec un entrepreneur pluridisciplinaire.
Mélanie a publié le troisième épisode de sa BD — Une bonne raison de découvrir la géniale plateforme BD Webtoon.
Valentin a interviewé Benjamin Perrin, l’un des créateurs dont je suis abonné payant. Une belle ressource pour comprendre l’économie d’Internet et mieux écrire — Voici mes notes d’écoute.
Alexis a interviewé l’un des meilleurs créateurs français, Basile Samel.
Thomas a sorti un épisode de Dans la tête d’un product manageravec JB Esbellin : “Créer une culture produit”. Thomas partage aussi toutes ses notes dans sa newsletter.
Axel fait sa première exposition solo où vous pourrez décourvir ses dessins et peintures.
Si vous avez publié quelque chos récemment, envoyez moi un lien, je suis curieux de découvrir et partager votre travail :)
🧙La Magie d’Internet
Hérisson qui fait du parcours ~ Nous ne sommes pas tous égaux dans le confinement.
“Le brésilien a décidé de bloquer les coups avec sa face, et il le fait très bien” — Du MMA en Québécois (magique à partir de 3:30) .
Une vidéo à 360° par la BBC en immersion avec des bébés tortues. Bluffant ! A regarder sur smartphone.
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