Simon | Odyssée#1 ~ Comment peindre Guernica ?
Odyssée#1 - Beethoven, Picasso, Bukowski, le boson de Higgs et Boulbi.
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Salut les amis,
A l’automne 1806, Ludwig Van Beethoven accompagne son mécène, le prince Carl Lichnowsky, dans son château de Silésie, en actuelle Pologne. Beethoven a alors 36 ans et sa notoriété dépasse les frontières. Au même moment, Napoléon, dont les troupes stationnent , souhaite assister à un concert privé du virtuose.
De son côté, Ludwig déteste l’empereur français depuis qu’il a pénétré dans le Saint empire romain germanique. Malgré cette brouille, le prince compte bien se faire mousser. Il utilise donc la diplomatie traditionnelle : “Ludwig, sois tu joues, sois tu vas en prison !”.
Beethoven hésite, puis quitte le château, et envoie à son bienfaiteur un billet ainsi rédigé :
“Prince, ce que vous êtes, vous l’êtes par le hasard de la naissance. Ce que je suis, je le suis par moi. Des princes, il y en a eu et il y en aura encore des milliers. Il n’y a qu’un Beethoven”
Badass.
Cela démontre que le talent ne s’obtient qu’en payant. C’est la même chose pour vous qui créez aujourd’hui. Entreprises, organisations, fans… Le monde est prêt à payer pour votre créativité. Vous êtes rare. Peu de personnes persévèrent, encore moins avec la logique de progresser en dépit des doutes, de l’ignorance et de la lassitude.
Créer est un acte courageux qui vous démarque. Les difficultés qui jonchent notre chemin sont une opportunité de se différencier. Ce que nous apprenons à galérer vaut mille fois plus que d’arriver à destination du premier coup. Exceller est un processus, jamais un résultat. Devenir indépendant est facile, le rester est dur.
La banalité et les obstacles du quotidien importent. L’aptitude à reproduire le même geste tous les jours fait l’artiste, quand sa faculté à surpasser les obstacles le différencie des wannabe. La difficulté est notre lot... Mais aussi note avantage concurrentiel. Si tout était facile, tout le monde le ferait, et surtout, nous subirions une double perte :
Nous ne serions pas entraîné à affronter la Résistance (plus là dessus 👇)
Nous n’apprendrions pas ce que nous n’apprendrions pas
Evident ? Mmmh, de prime abord seulement. Notre cerveau a tendance à se concentrer sur ce qu’il sait. Par exemple, je sais que j’ignore comment faire un banana bread, mais je sais que je ne le sais pas, donc je peux y remédier.
A l’inverse, nous ne savons pas ce que nous ne savons pas. Nous ignorons notre ignorance. Je ne peux que la découvrir, souvent par hasard, au travers d’essais-erreurs. Par exemple, je construis mes outils de travail en ce moment : prise de notes, index d’idées, construction de canaux pour me faire découvrir… Il m’est impossible de savoir ce qui fonctionnera pour moi sans expérimenter…
Et je découvrirais d’autres choses que prévu. C’est ainsi que fonctionne la recherche scientifique : on cherche X, on part dans tous les sens pour le trouver, et ce que l’on découvre en cherchant X a parfois plus de valeur que X.
C’est pourquoi la communauté scientifique était triste le jour où le boson de Higgs fut découvert : ils l’ont trouvé du premier coup ! Tout ce qui aurait pu être trouvé en le cherchant n’a pas été trouvé - et ne le sera peut être jamais. La même logique fonctionne pour nous : ce que nous comprenons en route, par hasard, nous améliore.
C’est pourquoi le travail quotidien de l’ombre, la répétition des gestes et la rigueur artistique permettent de se démarquer. En apprenant ce que ceux qui évitent la galère n’apprennent pas, vous creusez un fossé abyssale dans la qualité de votre travail.
Vous devenez rare et précieux, comme la vie à laquelle vous aspirez.
C’est pourquoi Beethoven pouvait refuser les menaces du prince, et pourquoi Picasso a peint Guernica… En un mois.
Comment peindre Guernica ?
Le 12 Juillet 1937, Picasso joua sa vie.
Ce jour là, les visiteurs de l’exposition internationale de Paris découvrirent Guernica. Cette oeuvre de la taille d’un appartement surpris et dérangea : est-ce bien prudent de provoquer le III Reich et l’URSS dont les pavillons trônent en place d’honneur de l’exposition ?
Tandis que les critiques débattaient des nouveautés stylistiques et que les politiciens s’agitaient, Pablo se fit un nom… Et devint vite l’ennemi public n°1 du futur dictateur Franco.
Avec cette peinture, Picasso immortalise le bombardement par l’Allemagne nazie et l’Italie fasciste du village basque éponyme. Attaque soutenue par les franquistes en vu de déstabiliser le gouvernement espagnol, et pour aider Hitler à tester ses nouvelles armes.
En dépit des pressions fascistes et de la peur des républicains de subir leurs représailles, Picasso assume. La toile entame alors une tournée mondiale afin de lever des fonds pour aider le gouvernement à lutter contre Franco. Le tableau ne réintégrera l’Espagne qu’en 1981, une fois Franco décédé et la constitution démocratique signée.
Guernica est depuis devenu un mythe. Oeuvre politique, nouveauté stylistique, peint en un mois, ce tableau est l’une des principales attractions du Reina Sofia de Madrid… Même s’il a été reçu négativement et vilipendé par Franco.
Lors de ma visite, les 27m² de toile m’ont absorbé. Je suis resté assis à contempler, avant de me lever pour faire le tour de l’exposition temporaire à son sujet. Ce qui retint encore plus mon attention était caché dans un coin où personne ne s’entassait; là où étaient accrochés les brouillons et ses plans de conception.
Ces croquis m’ont marqué, car ils représentent ce que je me suis alors promis d’acquérir : la rigueur artistique et la persévérance de poursuivre malgré l’ignorance du public. Ils incarnent aussi ce que je fais avec Odyssée : m’engager à apprendre en public et partager ce que je découvre.
Picasso a produit 26 075 oeuvres d’art au cours de sa vie, soit une par jour pendant 71 ans. Il a commencé à 8 ans et n’est sorti de la pauvreté qu’à 24 ans, soit après 16 ans de pratique. Son tableau Les Demoiselles d’Avignon, peint en 1907, devint un classique. Il ne le fut pas à sa sortie, tout comme Guernica. Seul le temps leur octroya leur statut.
Ce qui permis à Pablo de construire une fortune de 500M$ et d’être l’un des plus célèbres artistes du XXème siècle n’est donc pas un don inné. Ce n’était pas un génie, et la majorité de ses oeuvres sont inconnues. Sa discipline, sa rigueur et son entraînement, en revanche, lui permirent d’exceller.
Einstein est connu pour la théorie de la relativité et 4 autres papiers majeurs. Pourtant, il en a publié plus de 300 scientifiques, et 130 non-scientifiques. La majorité n’ont rien apporté de notable, mais ils lui permirent de construire ses compétences.
“Le succès n’arrive pas du jour au lendemain. Les grands changements ne sont jamais soudains. Ils mûrissent et se nourrissent pendant plusieurs années avant de devenir visibles. Une carrière créative met du temps à se construire.
On a souvent l’impression de voir des artistes éclore d’un seul coup, et sortir de nulle part.
En réalité, on n’a juste pas vu les dizaines d’années de pratique qui leur ont permis d’arriver à ce stade et de devenir ce qu’ils sont. Chaque jour, ils se sont améliorés de 1%, jusqu’au point d’être suffisamment bon pour germer auprès du grand public.
La constitution d’une oeuvre ou d’une grande carrière est en grande partie liée à la lente accumulation de petits bouts d’efforts, au fil du temps.
Ne soyons pas trop impatients.”
~Extrait de Expédition Créative - Valentin Decker
Une oeuvre d’envergure se réalise donc par la répétition quotidienne. Son niveau de maîtrise d’une compétence créative dépend avant tout de son temps passé à pratiquer. 10 ans est un temps moyen pour exceller.
C’est aussi ce que les travaux d’Ericsson ont trouvé : les meilleurs du monde dans leurs domaines ont passé 10 000 heures à pratiquer.
**Note : cette étude s’applique aux disciplines aux règles stables comme la musique, les maths, le sport, les échecs ou l’écriture. Cela est moins vrai pour l’entrepreneuriat ou l’invention. Dans ces cas là, cultiver une variété de pratiques semble plus adapté.**
S’engager sur la voie de l’indépendance créative signifie embrasser ses mauvais côtés avant tout. Choisir ses souffrances me semblent être un meilleur chemin vers une vie satisfaisante que la poursuite des plaisirs… Surtout lorsque l’on crée ! Car un chef d’oeuvre cache le travail minutieux et répétitif d’un Homme dévoué à sa tâche.
"L'artiste qui s'engage dans sa vocation s'est porté volontaire pour l'enfer, qu'il le sache ou non. Il se nourrira, pendant toute la durée de son oeuvre, d'un régime d'isolement, de rejet, de doute de soi, de désespoir, de ridicule, de mépris et d'humiliation".
- The War of Art, Steven Presfield
Créer est un acte solitaire qui s’effectue dans l’ombre. Coder, designer, dessiner, écrire, réaliser … S’asseoir au bureau jour après jour est une tâche que vous seul pouvez accomplir. Cette solitude est le prix de la liberté.
“If you’re going to try, go all the way. Otherwise, don’t even start. This could mean losing girlfriends, wives, relatives and maybe even your mind. It could mean not eating for three or four days. It could mean freezing on a park bench. It could mean jail. It could mean derision. It could mean mockery — isolation.
Isolation is the gift.
All the others are a test of your endurance, of how much you really want to do it. And, you’ll do it, despite rejection and the worst odds. And it will be better than anything else you can imagine. If you’re going to try, go all the way. There is no other feeling like that. You will be alone with the gods, and the nights will flame with fire. You will ride life straight to perfect laughter. It’s the only good fight there is.”
Se conquérir est une bataille perpétuelle. La peur et les doutes ne disparaissent pas. Les accepter est l’unique solution. Cette résistance qui s’empare de nous dès que nous entreprenons un projet ambitieux ne s’évaporera jamais.
Ce que les wannabe écrivains croient difficile dans le métier est d’écrire. L’écrivain sait que ce qui est difficile n’est pas d’écrire, mais de se mettre au bureau.
A contrario, l’oeuvre est collective. Face à une peinture, j’interprète. Sur une chanson, je m’ambiance. Par exemple, quand j’écoute Boulbi, je ne peux pas m’empêcher de chanter. Je m’approprie la chanson. Je danse, je rigole, je vibre. Et pourtant sa création fut loin d’être évidente.
Cet entretient incarne pour moi la phase cachée de la création : la solitude, le sentiment du flow, les doutes sur la qualité (12’50), comment s’inspirer et voler aux autres, l’incorporation des retours (9’20), et finalement le lâcher prise (14’00).
“J’avais bossé toute la nuit, plutôt sur de la musique de film, et j’ai éteint ma machine le matin. Je ferme le studio, puis en fermant les volets la mélodie m’est venue toute seule, comme ça. Là je me suis dit ‘j’ai bossé toute la nuit, je vais la noter sur mon téléphone’ - truc qu’on fait tout le temps mais qu’on ne va jamais revoir après.
Donc là je me suis dit ‘on va pas faire le fainéant’. J’ai rallumé toutes les machines, et du coup je voulais juste noter la mélodie, mais tout est venu en une demie heure”
Ces 30 minutes - qui en furent sûrement plus - définissent le flow. Le flow correspond à cet état dans lequel tout nous vient comme une évidence; ce moment où l’on perd la notion du temps et oublie son environnement. Très difficile à avoir, encore plus dur à garder, cet instant représente le graal de la création - pour moi en tout cas.
Il s’agit de l’expérience psychologique ultime, à l’intersection du juste niveau de difficulté de la tâche et de l’excitation quant à la terminer. Je connais souvent ça lorsque je joue aux échecs, et cette sensation vaut tous les sacrifices… Même si on ne réalise qu’après coup l’avoir ressenti.
C’est ce qu’a expérimenté Marc Animalsons lors de la conception de Boulbi, et sûrement ce que vous avez vécu lors de nuit frénétique à créer. Ces instants sont ma récompense la plus précieuse.
Dans cet extrait, Marc partage aussi qu’il s’inspire de multiples artistes et beatmakers. Cela correspond au bon goût. Nous commençons à créer car nous avons bon goût. Ce bon goût se travaillera et ne s’évaporera pas. Pourtant, la qualité de nos créations ne sera pas à sa hauteur. Nous n’égalerons pas nos sources d’inspiration en 1 an.
Mais nous pourrons nous en rapprocher. Le temps que vous passez solo, dans l’ombre, à répéter les mêmes gestes forge votre avantage injuste : vous serez prêt le jour où vous devrez vous dépasser. Et entre temps, vous vous faites découvrir des personnes qui aiment ce que vous aimez, tout en vous perfectionnant.
Créer en continu et vivre de ses créations implique donc une rigueur artistique, de la patience et une bonne dose d’heures isolé, à pratiquer. L’indépendante se construit au long terme, car le devenir est simple, mais le rester est difficile.
Un jour, une femme interrompit Picasso alors qu’il chiffonnait une serviette dans sa poche. Elle l’avait observé dessiner en buvant son café, et trouvait fort joli le rendu final.
“Monsieur, plutôt que de bazarder cette serviette, voudriez-vous bien me la donner ? le dessin est très beau.
- Je peux vous la vendre pour 2000 francs.
- Pardon ?! s’écrie-t-elle alors. Vous n’avez mis que 10 minutes pour dessiner ça !
- Non Madame, je n’ai pas mis 10 minutes. J’ai mis 20 ans.”
❤️ Actualités des lecteurs :
Jasmine a sorti le nouvel épisode de son podcast Vocation avec Valentin Lefebvre, account planner chez BETC.
Pierre a sorti son livre ! Le cadeau parfait pour votre petit frère ou petite soeur qui prépare leur entretien d’entrée en écoles.
Samuel a publié le premier article d’une série pour gérer son stage en télétravail.
Maxime recrute des solopreneurs avec sa Secret Company - Il a plein de beaux projets qui attendent leur CEO.
Alexis a sorti un article fleuve qui partage son expérience de podcasteur : de zéro à 10 000 écoutes mensuelles.
Valentin est passé sur le podcast Tribu Indé pour parler de comment augmenter sa jauge de crédibilité afin de sortir du lot.
Alex co-organise et modère ce mercedi “RESET everything”, une conférence de 24h avec des invités de tous les domains tels que Jeff Jarvis, Azeem Azhar ou Brian Behlendorf.
Corentin et Clément ont lancé un casino sur Fornite.
Mélanie a sortie un podcast pour vous aider à vous faire découvrir sur Insta. D’ailleurs suivez-là si vous aimez la BD !
🎬 Dans les coulisses :
Je perds la notion du temps et ma journée s’écoule sans que je la maîtrise. C’est pourquoi cette semaine je teste une organisation en “blocs” de 2-3H pour reprendre le contrôle de mon temps en le minutant.
La philosophie sous-jacente : si je sais quoi faire, quand le faire, comment le faire et pourquoi je le fais, je peux accomplir les quelques tâches importantes ET me relaxer, lire ou appeler les copains.
Si le temps file, alors je ne peux mener la vie que je veux, même dans ce confinement. Je deviens escalve de comportements non-délibérés (comme checker mon téléphone bien trop souvent).
Disclaimer : je ne veux pas être une machine de productivité; mais sentir le temps qui passe. Avec le temps, je remarque que je développer des mauvaises habitudes, comme regarder mon smartphone, youtube ou juste discuter pendant des heures alors que j’ai des engagements. Je ne vois plus le temps passer; dix minutes durent une heure. J’en ai marre.
Je raconte les résultats de cette expérience sur Insta dans le cadre d’un auto-documentaire de 30 jours sur ma vie de copywriter|créateur confiné - qui commence à manquer de soleil.
Voici comment cela fonctionne : chaque bloc a une raison d’être ou un objectif. Cela me sert à délimiter mes 3 tâches importantes du jour, à éliminer le superflu et à mieux comprendre mes piques énergétiques.
8h-9h30 : je dédie le réveil à ma spiritualité et à ma santé : méditation, yoga, lecture et agrumes pressés. J’ai ajouté le yoga depuis novembre, et j’y prends de plus en plus de plaisir. Cette petite routine matinale m’assure notamment deux choses : me mettre sur les rails de la concentration et me donner l’énergie pour être intense tout en jeûnant jusqu’à 13h.
A 9h30 commence l’appel avec mon équipe de copywriters, puis la première session de Deep Work entre 10h et 12H. Deux heures à plancher sur la tâche la plus importante du jour - souvent l’écriture ou l’édition d’une copy. Dans la mesure du possible, j’esquive tous les appels, mails, slacks ou réunion qui pourraient surgir.
La période 12h-14h30 m’appartient. Le confinement nous a rodé, le coloc s’occupe de cuisiner et moi de la vaisselle le midi. J’en profite pour accomplir quelques tâches superficielles de ma journée, notamment publier/répondre aux posts/messages sur les réseaux et à mes mails. J’essaye aussi de sacraliser ma sieste (de 27 minutes) et de lire un peu. Il m’arrive aussi de prendre un appel, maximum 30 minutes.
14h30-18h : retour au charbon pour Agora. L’après-midi consiste à produire autant que je peux, à prendre les appels, communiquer avec l’équipe et lire une ou deux copy pour m’inspirer. J’essaye de conserver un bloc de 2 heures ininterrompues pour abattre du travail de qualité.
18h-20h : marche, détente, cuisine et repas. Je coupe les écrans et partage avec mes colocs. Il m’arrive d’écouter un podcast ou de téléphoner. J’essaye d’être très à cheval sur mon heure de fin de journée, car je peux vite continuer à bosser jusqu’à 19h30 - ce qui ruine à terme mon équilibre Agora/Repos/Vie perso/Odyssée.
20h/20h30-23h : moment d’inspiration où je lis mes newsletters, des articles et prends des notes sur mes bouquins. J’essaye d’écrire 1h minimum, mais entre-nous, je ne suis pas aussi assidu que je le voudrais. Soit parce qu’un ami m’appelle, soit parce que je me perds dans mes recherches, soit parce que je regarde un épisode de High et fines herbes avec les colocs. Donc parce que je suis frappé par cette satanée résistance.
23h-00h : plus d’écran autorisé. C’est le moment calme pour me préparer à dormir. J’écris dans mon journal, lis, écoute de la musique avec une tisane ou parle avec les colocs. Je débranche.
00h : je me couche et me concentre sur mon souffle. Je commence à sentir le manque d’activité physique, donc mon mécanisme pour dormir est plus conscient. Aussi, comme je suis du soir, j’ai très vite tendance à rester éveillé si je ne suis pas vigilant.
Je teste donc ces repères temporels pour de nouveau être conscient du temps qui passe. Ils correspondent à mes journées normales, mais les mettre sur papier et m’y reporter m’aide à savoir où j’en suis. Je parie que cette rigidité apparente m’aidera à battre la résistance et la flemme qui se glissent dans mon quotidien. La réponse ici.
Aussi, bien que nous soyons en travail forcé à la maison, je préfère quand même cela au bureau. Je n’y suis efficace. Il y a trop de bruit, d’interruptions et de pertes de temps. C’est pour cela que de la maison, je peux ne travailler “que” 6-7h pour Agora, au lieu des 8-9h de présentiel. Sacré mythe du présentiel.
🎶 Douceurs musicales :
L’humoriste Blanche Gardin chez Bon entendeur : de la douceur et quelques jolis mots sur l’indépendance
Le label techno AfterLife a sorti 30 titres. Si vous les avez loupé, quelle chance de les découvrir pour la première fois !
La chaîne YT Brain.fm diffuse des sons optimisés pour se concentrer (et anime des séances de Deep Work en live)
Un classique de Oxmo Puccino - Artiste
De Run boy run à Where are you going boy ? Woodkid signe son retour avec une oeuvre dantesque. Son et clip à découvrir absolument ! Merci à Majeur-Mineur pour la découverte.
⚒️ Outils :
Ca tourne - L’outil dont je me sers pour extraire des vidéos & GIF de twitter
Visio vie - Wherby : Zoom, en mieux : illimité et gratuit jusqu’à 4 participants. Et sécurisé.
Logo express - Créez un joli logo aevc Looka en quelques minutes (gratuitement en prenant une capture d’écran. Ni vu ni connu).
Ni maître ni powerpoint - Voici Slides. Slides est beau. Slides est simple. Slides est rapide. Par pitié, n’utilisez plus jamais Powerpoint. Et big up à ceux qui font des powerpoints. J’espère que si vous me lisez, vous ne faites pas des Powerpoint. En tout cas on vous le souhaite.
💎 Ressources :
Surviving the looming mental health crisis : Mark Manson explique très bien en quoi cette crise à tout de normal, et comment la traverser sans (trop) déprimer. Cet article m’a fait prendre conscience que je commence à mal vivre la période, et m’a aidé à établir de nouvelles règles quotidiennes. Des Quaroutines.
The Deep Life - some notes : cet article résume les grandes lignes du travail de Cal Newport, l’un des auteurs qui m’influencent le plus et dont j'explorerai l’application de ses idées à la créativité (et à ma vie lors de défis 30 jours).
Art is never finished, just abandonned : quelques mots par Cole Schafer, l’une de mes plumes favorites des Internets, pour réfléchir à cette oeuvre que vous avez mise de côté : “Today, in this moment, we are the best artists we’ve ever been, and at the same time, the worst artists we will ever be.”
What Is Good Creative And How do I Get It ? : un article de 2009 qui n’a pas pris une ride sur l’avantage comparatif des créatifs. Par Bob Hoffman, Adman de 2012 aux US, grande source d’inspiration comme écrivain et premier support quand j’ai envie de souffler du nez et de me moquer des marketeux.
🧙 La Magie d’Internet :
#1 - Nikita Bier et les Product Managers
#2 - Rodolphe Dutel : ceci n’est pas du télétravail
#3 - Zak Kukoff : Covid Marketer
#4 - Haroun vous a laissé des notes vocales
De l’humour en notes audio What’s App. Mélanger les formats est vraiment le chemin à suivre !
📣 Club Odyssée
J’en ai parlé rapidement la semaine dernière, et plus récemment dans des stories Insta : rassemblons-nous !
Vous êtes déjà une dizaine à m’avoir contacté pour créer un club de créateurs solopreneurs, donc je vous tiens au courant viiiiteeeee de comment on s’organise. Voici quelques grandes lignes :
Créer un mastermind : un groupe où les membres s’entraident sur leurs problématiques spécifiques;
Des invités sur les sujets spécifiques que vous faites remonter;
Des Q&A de ma part
Puis dès qu’on le peut, aller boire des verres et faire la fête !
Les profils qui m’ont contacté sont très variés*, donc ça peut être passionnant.
*Très variés dans la pratique créative (BD, code, conception de hardware, écriture, podcast… ), et très similaire dans l’objectif : en vivre et créer le meilleur produit final possible, tout en créant une audience fidèle qui aime notre travail.
Répondez simplement à cet email si cela vous intéresse, ou que vous avez une quelconque remarque sur cette édition. Je ne prends pas vos retours pour acquis et ils me sont tous utiles, donc je les estime vraiment.
Par exemple, gros merci à Carmen, Thibaut, Yannis, Pierre, Roméo et tous les autres pour vos messages qui m’ont fait super chaud au cœur.
Merci de m’avoir lu et à mardi prochain,
Listening to such podcasts forced me to reframe some of my assumptions. https://redactleunlimited.com